L’Observatoire des métiers des services de l’automobile consacre son 105ème Autofocus à la maintenance des véhicules particuliers. Avec 53 000 établissements employeurs, 110 000 mécaniciens/techniciens et apprentis, le secteur phare de la branche est stimulé par les MRA (mécaniciens réparateurs automobiles) dont l’activité, favorisée par le vieillissement du parc automobile, se différencie des réseaux de constructeurs tournés vers la maintenance de véhicules récents. Après 2030, les scénarios de l’Observatoire sur la hausse des immatriculations de véhicules électriques confirment les répercussions à venir sur les emplois du secteur.

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Un parc automobile vieillissant au profit des MRA

Les deux principaux opérateurs du marché de la maintenance de véhicules particuliers, les MRA (en tête depuis 5 ans du nombre d’entrées en atelier) et les réseaux constructeurs, voient leurs activités se différencier toujours plus. Ce phénomène est dû à la différence de type de motorisation entre le parc de plus de 7 ans et de moins de 4 ans, mais aussi au vieillissement du parc automobile (10,6 ans d’âge moyen) :
-    Les réseaux constructeurs se spécialisent dans les opérations de maintenance préventive sur véhicules récents (essence ou électrique/hybride), la recherche de pannes électroniques… ;
-    La tranche d’âge des véhicules de 7-9 ans, qui génère le plus d’entrées en atelier, qui s’avère la plus lucrative pour l’entretien et la réparation automobile, est plutôt traitée par les MRA (à 37%). Cette tranche d’âge est d’ailleurs marquée par une part grandissante de véhicules diesel.
Le vieillissement du parc automobile, à l’origine d’une hausse des entretiens et réparations, est donc propice à l’emploi pour les MRA. 

Un parc automobile qui s’électrifiera sensiblement vers 2030

L’étude de l’Observatoire avance la problématique de l’électrification du parc automobile, pour le secteur de la maintenance, à travers 3 scénarios différents. Ceux-ci permettent d’évaluer les retombées sur l’emploi dans un secteur qui sera forcément impacté à terme par une motorisation beaucoup plus fiable donc moins soumise aux entretiens. Selon les scénarios de l’Observatoire, une fourchette de 1 500 à 3 000 emplois perdus annuellement est envisagée à partir de 2030. « Ces pertes consisteront essentiellement en des départs à la retraite non remplacés, et qui, contrairement à l’industrie automobile, ne seront pas toujours visibles car diluées dans le temps. Elles auront d’abord lieu dans les concessions, étant donné que le vieillissement du parc automobile, ralentissant l’électrification du parc, préservera des emplois là où l’on entretient les véhicules âgés, comme les MRA. Mais ces prévisions restent difficiles à estimer car le marché du VE reste instable et varie selon des comportements liés à des facteurs conjoncturels. » commente Jocelyn GOMBAULT, responsable de projets à l’Observatoire des métiers des services de l’automobile.

De nouveaux enjeux de formation

Côté formation, l’ambivalence de certains résultats rappelle les enjeux actuels pour les acteurs de la branche. En effet, si les demandes d’inscriptions vers les formations de la maintenance automobile dénotent une attractivité élevée au sein de la voie professionnelle (le CAP Maintenance de véhicules particuliers se classe en 2ème position des CAP les plus demandés), près d’un quart des sortants ont abandonné la formation au cours de la première année. L’étude de l’Observatoire rappelle toutefois que cette problématique d’abandon n’est pas l’apanage des formations automobiles. Des actions sont en cours de développement, au sein de l’ANFA, pour accompagner les jeunes dans la construction d’un projet durable en partenariat avec l’appareil de formation initial.